Le luthier est un artisan-créateur, relevant des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) pour la fiscalité lorsqu'il vend ses instruments ou prestations de réparation.
Le choix fiscal dépend du chiffre d'affaires, de la structure juridique et des charges liées aux locaux, matériel et stocks.
1.
Le régime micro-entreprise
Plafond : chiffre d'affaires ? 188 700 EUR pour vente de marchandises ou ? 77 700 EUR pour prestations de services (2025).
Fiscalité : abattement forfaitaire de 71 % pour ventes, 50 % pour prestations artisanales, imposition à l'IR.
Cotisations sociales : calculées sur le chiffre d'affaires (~12,3 % pour ventes, 22 % pour services).
Avantages : simplicité administrative, idéal pour démarrer seul.
Limites : impossibilité de déduire les charges réelles (matériel, bois, outils, locaux), ce qui peut réduire la rentabilité.
2.
L'entreprise individuelle (EI)
Fiscalité : imposition au réel BIC, option possible pour l'IS avec le statut d'entrepreneur individuel.
Avantages : déduction réelle des charges (matériel, bois, énergie, loyers, salaires), amortissement des outils coûteux.
Limites : comptabilité plus lourde et imposition personnelle plus importante si bénéfices élevés.
3.
L'EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)
Fiscalité : IR par défaut, option IS possible.
Gérant majoritaire : cotisations sociales indépendantes souvent inférieures au régime salarié.
Avantages : protection du patrimoine personnel, optimisation entre salaire et dividendes.
Limites : formalités administratives plus lourdes que l'EI.
4.
La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)
Fiscalité : IS par défaut, option IR limitée à 5 ans.
Président assimilé salarié : meilleure protection sociale mais cotisations plus élevées.
Avantages : adaptée pour croissance, embauche d'apprentis ou développement multi-boutiques.
Limites : coût social et administratif supérieur.
5.
TVA
Le luthier est soumis à la TVA (20 %) sur la vente d'instruments et prestations, sauf régime particulier de franchise en base.
TVA récupérable sur les achats de bois, cordes, outillage et machines.
6.
Optimisations fiscales possibles
Déduction des charges réelles (bois, outils, machines, loyers, salaires).
Amortissement des machines et outillage coûteux.
En société, combinaison salaire + dividendes pour optimiser la fiscalité personnelle.
Crédit d'impôt formation et apprentissage si apprentis formés dans l'atelier.